Ce qu’il faut retenir
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- Jumia priorise la part de marché, engendrant des pertes financières constantes.
- Le manque d’infrastructures fiables et le coût élevé du dernier kilomètre le défi opérationnel majeur.
- Le faible taux de bancarisation force l’usage du paiement à la livraison, exigeant des efforts d’éducation client.
Le parcours chaotique de Jumia, désignée comme l’Amazon africain, révèle les défis monumentaux du commerce électronique sur un continent plein d’opportunités.
Le géant du commerce électronique africain Jumia fascine le monde depuis sa création. Pourtant, derrière l’étiquette flatteuse d’« Amazon africain », les difficultés s’accumulent de manière inquiétante. Nous vous révélons pourquoi cette licorne prometteuse ne parvient pas encore à décoller pleinement.
Ces obstacles majeurs menacent sa survie sur un marché pourtant plein de potentiel inexploité. Une analyse sans concession des raisons cachées de ces performances mitigées vous attend ici.
Le cauchemar logistique et les infrastructures déficientes
Le commerce électronique en Afrique est un véritable parcours du combattant quotidien à gérer. L’absence criante de réseaux routiers fiables complique chaque livraison de colis à destination. Les coûts d’expédition demeurent excessivement élevés pour les consommateurs africains locaux. C’est la plus grande difficulté pour une entreprise souhaitant se développer partout avec succès.
L’entreprise a dû massivement investir pour bâtir son propre réseau logistique interne sur place. Elle doit gérer des défis complexes que les concurrents occidentaux ignorent totalement en pratique. Ce besoin vital d’infrastructures en propre impacte lourdement sa rentabilité structurelle globale. Chaque kilomètre parcouru coûte beaucoup plus cher que prévu initialement sur le continent.
La bataille sans fin de la rentabilité financière
Jumia enregistre un déficit opérationnel depuis sa création en 2012, sans interruption sérieuse. L’entreprise a longtemps privilégié la conquête de parts de marché face à la rentabilité immédiate et assurée. Cette stratégie gourmande en capital suscite l’impatience grandissante de ses actionnaires majoritaires actuels. La réduction des pertes abyssales est désormais l’objectif principal affiché publiquement.
La direction a procédé à une restructuration drastique de ses activités non essentielles en cours. Elle a récemment annoncé la fermeture de plusieurs filiales peu lucratives comme sa présence en Tunisie. Cet effort de recentrage vise à assainir des comptes jugés insoutenables par les investisseurs internationaux. Le chemin vers l’équilibre financier semble encore très long à parcourir pour l’entreprise.
Les freins culturels et le défi de l’adoption numérique
La faible bancarisation reste un obstacle majeur à l’expansion rapide et massive du e-commerce. Le paiement à la livraison en espèces représente toujours une majorité significative des transactions effectuées. Ce mode de paiement archaïque augmente fortement les risques ainsi que les frais de gestion associés. Il est un fardeau opérationnel non négligeable pour toute plateforme.
Malgré l’essor de la pénétration internet, il est nécessaire d’éduquer le consommateur africain habituel. L’entreprise a créé un vaste réseau d’agents nommés Jumia Force sur le terrain. Ces agents sillonnent les villes pour passer des commandes directement via tablette 3G fournie. Leur mission est de rassurer les clients sur la fiabilité des achats en ligne effectués chaque jour.
La controverse du « techno-colonialisme »
Jumia a été fondée par deux entrepreneurs français et est cotée à New York, aux États-Unis. Ces faits alimentent un débat intense concernant son identité réellement africaine, ce qui interroge. Certains critiques l’accusent d’être un projet de « techno-colonialisme » importé directement du Nord. Pour d’autres, l’important est la création d’opportunités économiques locales en Afrique.
Son principal actionnaire est l’opérateur de télécoms sud-africain MTN, un acteur local. L’entreprise crée en réalité des milliers d’emplois sur tout le continent africain en croissance. Cette controverse de fond cache surtout la réalité du manque d’investissement local crucial au développement. Les entrepreneurs africains peinent à obtenir les mêmes soutiens financiers internationaux de départ.
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